Aux origines... un texte de Alexandre Franck, 2011
« En 2002, j’avais reçu la proposition de jeûner en groupe pendant une semaine, pour cheminer vers Pâques.
Le jeûne, j’en avais fait l’expérience étant enfant, mais uniquement le mercredi des Cendres et le vendredi Saint. A l’époque le sens de la démarche m’avait échappé. Devenu adulte, un défi se profilait : c’était la toute première session initiée par les membres des END (Equipe Notre-Dame) et des jeunes paroissiens actifs à Froidmont (Rixensart).
Mes motivations étaient encore un peu floues mais touchaient à plusieurs thématiques : purifier son corps et son esprit, prendre du recul par rapport à sa vie quotidienne, retrouver une paix intérieure et poursuivre une démarche spirituelle, une quête de sens, approfondir sa foi en Dieu, accroître son discernement, sa capacité d’y voir plus clair.
Nous sommes une trentaine à avoir répondu à l’appel, après avoir suivi une soirée d’informations pendant laquelle, outre la démarche de la session, un médecin nous avait expliqué et rassuré sur la manière dont le corps allait réagir : le jeûne démarre le vendredi soir et, pendant les deux premiers jours, le corps est mal, il se vide. Nous appliquons la méthode Buchinger : eau à volonté, tisanes, jus et bouillon de légumes en quantité
limitée.
Le 3ème jour, je vis comme une renaissance et maintenant mon âme et mon esprit sont impatients de s’ouvrir et de se nourrir de l’Esprit.
S’en suivent plusieurs soirées en semaines après la journée de travail avec le Père Dominicain Philippe Cochinaux qui nous offre un enseignement théologique de ¾ d’heure. Ensuite comme aux END, nous participons à un temps de partage en petit groupe, puis en commun autour d’une tisane. Le groupe est un soutien important : l’écoute de soi, de l’autre, l’échange sont d’une richesse insoupçonnée entre personnes qui, pour la plupart, se découvrent.
Deux promenades rythment également la semaine.
Désintoxiqués, tous nos sens sont en éveil, le corps se met en mouvement et l’esprit communie à la nature.
C’est déjà la fin de la semaine, une certaine mélancolie surgit au moment où le jeûne est brisé, après une messe pendant laquelle ferveur et émotion sont plus que présentes.
Quelle expérience unique! J’ai l’impression d’avoir maintenant compris les 40 jours de Jésus au désert.
Aujourd’hui, je relis un article de La Croix où le prêtre diocésain Jean-Luc Souveton, animateur de jeûnes, a trouvé les mots justes : « Le jeûne facilite la relation entre Dieu et les hommes. Il nous rend disponible, attentif, et nous place à distance de nous-même. Les sessions de jeûne sont une route vers le Christ, et s’inscrivent en cela dans la tradition se l’Eglise.»
L’engouement pour le jeûne ne cesse de progresser, en témoigne les plus de 500 personnes qui ont participé en février 2010 aux premières Assises de jeûne à Saint Etienne. Des monastères aux associations spécialisées, beaucoup de sessions de jeûne affichent complet.»